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Dalie Farah -"Tant qu'il y a de la vie, il y a de l'histoire"

Bilqiss de Saphia Azzedine par Marie Agullo

Une femme en cage va mourir lapidée. Elle tourne le dos à son juge et le fustige de toute la bêtise haineuse et sexiste des religieux hurlants, avant qu’ils ne la lacèrent. Une occidentale bientôt vient essayer d’écarter ses barreaux. Au début les trois voix se succèdent et donnent à connaître l’identité et les raisons de chacun, l’accusée, le juge, la journaliste. Mais dans la cacophonie de la violence leurs voix finissent par se mêler, leurs voies s’emmêlent aussi jusqu’à tomber sous la même pierre… Les murs qui nous séparent sont une tragédie.

Morceau choisi page 153 :

« Elle avait le droit en tant que journaliste américaine, de vadrouiller sur les terrasses avec calepin et stylo bien en vue. Je m’amusais de la voir porter la burqa alors qu’elle aurait pu se contenter d’un foulard et d’une tunique. Je la soupçonnais d’être avide d’exotisme, elle devait penser à tort que revêtir une burqa, faciliterait son immersion dans le pays. Comme celle-ci n’avait rien de définitif, Leandra portait la sienne comme un déguisement, alors que pour nous, c’était une seconde peau pour nous caparaçonner comme de vulgaires juments bonnes à monter et bien entendu teintes dans des couleurs chatoyantes, allant du mauve au myosotis et du jais au jaune safrané. Ces salopards n’avaient pas de cœur mais ils avaient du goût, et lorsque nous nous faufilions au milieu d’eux ou disparaissions dans les ruelles sombres du village, c’est un tableau vivant qui se dessinait sous leurs yeux. »

Marie Agullo

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