Parce que les classiques ne se démodent pas et parce que ce qui n’est pas à la mode n’est pas jetable, redécouvrons les livres que l’on a aimés, les œuvres d’art que l’on a écoutées, contemplées…

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Un conte de Paul Eluard

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Un conte de Paul Eluard, Grain d’Aile. A lire le soir avant le coucher, en complicité de tendresse avec son enfant. L’histoire courte raconte le rêve déçu d’une petite fille qui voulait voler avec les oiseaux. A vivre là-haut, elle découvre le bonheur d’être en bas. Pour tous, petits et grands, une idée de bonheur qui apprend à grandir en gardant les pieds sur terre tout en regardant le ciel. Marie

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La Danseuse d’Izu de Kawabata

C’est une nouvelle : Un jeune homme, un étudiant croise une troupe de forains. Il est attiré par les liens qui les unissent et le visage si innocent de la jeune danseuse. Il les accompagne, leur parle, se lie d’amitié et tombe amoureux d’un bonheur qu’il vit intensément. C’est beau. C’est court. C’est doux.

A lire, seul, au petit déjeuner quand personne n’a encore souillé le matin. Dalie

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Le livre des nuits – Sylvie Germain

C’est grâce à Denys que je découvre Sylvie Germain avec ce livre fantasque qui rejoint les perles du réalisme fantastique d’Amérique du Sud dont je suis si friande. Oeuvre terrienne, de terroir,  magique et démesurée, le livre des nuits continue de distiller son souffle nocturne longtemps après la dernière ligne lue. Dalie

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HOME – Toni Morisson

Paru en 2012, Home est un roman que je n’ai pas vu passer. Et pourtant. Ce récit émouvant, lucide sur l’Amérique des années 50 est inestimable. Etre noir et chercher un chez soi, être noir et survivre au traumatisme de la guerre, être noir et retourner at home. C’est un livre sur l’horreur d’être soi quand tout le monde vous hait et quand on a perdu toute chance de s’aimer un peu. La puissance et la présence des personnages traversent les époques et apparaissent dans toute leur modernité. Je n’ose écrire actualité.  Quand on doit faire un trajet, la voix suave et grave d’Anna Mouglalis emporte nos pensées vers ce soldat qu’est Franck Money et sa soeur bien-aimée. J’ai adoré entendre les roulements profonds du récit. Je conseille- pour les amateurs- la version audiolib. Car être accompagnée sur le chemin du travail par un prix Nobel de littérature et une si formidable actrice, ma foi, ça fait bien du bien… Dalie

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Othello – Shakespeare

Je relis régulièrement cette pièce pour me rappeler combien l’ambition farouche des médiocres aboutit toujours à une fatale issue. Iago, maître en parole flatteuse et perfide, veut le pouvoir. Il n’en n’a ni le talent, ni les capacités. Mais, par sa seule manipulation, un homme meurt, un autre tue, une femme meurt. Et tout cela, simplement en médisant sur la réputation d’autrui. Les mots blessent, les mots tuent. Les mensonges encore plus que la vérité.  Dalie

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Un polar pour la route !

A Hammar deux scènes de crimes. L’un dans une villa, l’autre dans un chalet. Nous sommes en Norvège, en compagnie d’un policier qui ne supporte pas son supérieur et qui vit une nouvelle histoire d’amour après le décès de sa femme. L’enquête trouble la ville, l’inspecteur et Anita, sa collègue et nouvelle amoureuse. Belle voix qui raconte bien. La seule note négative, la scène d’aveu à la fin. Mais bon, quand même, il fallait bien que le mystère soit résolu….

Dalie

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Regain et Colline-Jean Giono

Le bonheur de relire des pages merveilleuses où l’humanité reprend espoir en ses capacités à changer véritablement sa tragique condition. Hostile existence qui poursuit d’un malheur tenace toute la fragilité des hommes…

Regain, c’est l’histoire d’une terre qui peut revivre, par l’amour des corps et l’amour de la vie.

C’est simplement beau, même si ce monde d’autrefois sonne parfois comme un air mélancolique et lointain.

Dalie 

et ajout de Marie Agullo  :

J’ai appris qu’il y a 105 000 ans déjà, au Mozambique, on fabriquait des outils en quartz pour écraser les graines des plantes sauvages afin de se nourrir. On a retrouvé sur ces broyeurs, des traces d’amidon rouge qui révèlent que l’on a très tôt domestiqué le sorgho. Alors je pense au soc de la charrue de Panturle dans Regain, qui soumet la terre pour la rendre nourricière. Je veux relire la trilogie de Pan de Giono. J’ai envie de ressentir le souffle épique de sa poésie quand il décrit la montagne de Lure, dans Colline. Je veux relire le combat de l’homme avec la Terre à la lumière de la menace qui aujourd’hui pèse sur notre planète, quand nous la martyrisons avec des outils autrement plus  destructeurs que des pilons de pierre. J’avais lu dans le combat de Panturle l’effort tenace et patient de l’homme qui féconde la terre, qui lutte pour survivre. Je sais aujourd’hui que j’y trouverai aussi l’effroi de la Terre vivante comme une bête qui se défend, que l’on persécute et qui mord.

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De Karine Giebel 2013, Juste une ombre.

Je ne la connaissais pas. Il paraît que c’est une reine du polar français. J’ai tout de suite été embarquée dans le rythme haletant de ses phrases courtes, souvent sans verbe… J’avais peur de mon ombre moi aussi. Et puis que penser de cette victime exaspérante? Qu’elle mérite son sort? A force de vouloir être la plus forte, on récolte la haine qu’on a semée. Mais qui manipule qui dans cette histoire où l’on s’enlise jusqu’au bout du livre ?

Marie Agullo

Je n’avais plus rien à lire, ce qui est une situation assez douloureuse quand on est totalement dépendante des mots… comme toujours je retombe sur un Kawabata. Le Lac. Ce livre est une véritable claque : moderne, effrayant, il prend le lecteur dans le malaise diffus d’un personnage qui allient cruauté et cynisme. Je suis convaincue que l’on apprend tout de l’âme humaine dans la littérature. Ce livre peut dérouter, mais il est, je pense, nécessaire de le redécouvrir à la lumière de notre présent. Gimpei, est la force obscure de l’homme, cette force obsessionnelle qui se nourrit de jeunes femmes, de leur image, de leur poursuite. Impossible à aimer, ce personnage interroge notre propre manière d’aimer.

Dalie

le lac..

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