Une Antigone palestinienne par Adel Hakim
« ANTIGONE
SOPHOCLE | ADEL HAKIM
05 > 15 JAN 2017 / Manufacture des Œillets / La Fabrique
Théâtre des Quartiers du Monde
ANTIGONE – Quel crime si terrible ai-je commis ? J’ai voulu donner à mon frère une simple sépulture ? Ceci est, je le crois, tout à mon honneur. Et tous ceux qui m’entendent voudraient applaudir si la terreur ne les contraignait à se taire. Voilà bien le signe de la tyrannie : elle peut dire et faire tout ce qui lui plaît.
Œdipe, autrefois, a régné sur Thèbes. A sa mort, ses fils, Etéocle et Polynice, décident de se partager le pouvoir : chacun règnera un an. Etéocle devient roi, mais au bout de l’année il refuse de céder la place à Polynice. Polynice monte alors une armée avec l’aide des Argiens et attaque Thèbes. Les deux frères vont finir par s’entretuer.
Après cette guerre fratricide, Créon, leur oncle, devient roi. Il décide de donner tous les honneurs funéraires à Etéocle et de jeter le cadavre de Polynice aux chiens.
Antigone s’oppose à cette décision. Elle veut enterrer son frère Polynice, contrevenant à la loi édictée par Créon. Créon condamne alors à mort Antigone.Pourquoi une Antigone palestinienne ? Parce que la pièce parle de la relation entre l’être humain et la terre, de l’amour que tout individu porte à sa terre natale, de l’attachement à la terre. Parce que Créon, aveuglé par ses peurs et son obstination, interdit qu’un mort soit enterré dans le sol qui l’a vu naître. Et parce qu’il condamne Antigone à être emmurée. Parce qu’enfin, après les prophéties de Tirésias et la mort de son propre fils, Créon comprend enfin son erreur et se résout à réparer l’injustice commise.
Malgré une fuite effrénée des âmes vers la folie et l’anéantissement, la pièce de Sophocle est un chant d’amour et d’espoir, une symphonie des sentiments, un météore précieux et brillant incrusté dans le noir du ciel et qui semble vouloir repousser l’ombre même de la mort, en attisant notre goût pour la lutte et pour la vie.Dans le spectacle, on entend la voix de Mahmoud Darwich, une voix qui a été associée, les dernières années de sa vie, aux musiques du
Trio Joubran. Leur musique, la voix du poète, les artistes palestiniens qui ont créé ce spectacle, tout cela est au service de la pièce de Sophocle, si lointaine avec ses 2500 ans d’existence et si proche de par sa vérité humaine.
Adel HakimAntigone a été créé le 28 mai 2011 au Théâtre National Palestinien à Jérusalem, puis a tourné à Ramallah, Jenine, Naplouse, Haïfa, Hébron et Bethléem pour une quinzaine de représentations.
Depuis 2012, le spectacle a été joué plus d’une centaine de fois en France et à l’étranger (Belgique, Chypre, Soudan…).Coproduction Théâtre National Palestinien, Théâtre des Quartiers d’Ivry. Avec l’aide du Consulat Général de France à Jérusalem, du Centre Culturel Français Chateaubriand, du service de coopération italien du Ministère des Affaires Extérieures, du TAM et du Groupe des 20 théâtres en Ile-de-France. » : http://www.theatre-quartiers-ivry.com/fr/la-saison/spectacles/antigone
Plus d’informations et une analyse détaillée ici : http://blog.mondediplo.net/2012-03-08-Une-Antigone-palestinienne
Durée > 2h
Spectacle en arabe surtitré en français avec les acteurs du Théâtre National Palestinien. Prix de la critique du meilleur spectacle étranger
mise en scène
Adel Hakim
scénographie et lumière
Yves Colletmusiques
Trio Joubrantexte arabe
Abdel Rahman Badawitexte français
Adel Hakimcostumes
Shaden Salimconstruction décor
Abd El Salam Abdocollaboration
ateliers Jipancovidéo
Matthieu Mullot
et Pietro Belloni
avec
Hussam Abu Eisheh
Alaa Abu Garbieh
Kamel Al Basha
Mahmoud Awad
Yasmin Hamaar
Shaden Salim
Daoud Toutah