Psy-choses fil à suivre et autres bestioles
Psy-choses fil à suivre et autres bestioles
Je ne passais pas là par hasard ; je connais Nicolas depuis près de 10 ans maintenant, l’homme est écrivain et plasticien, sculpteur un peu dingue il n’en a pas l’air il porte souvent des vestes chics avec ses pantalons. J’ai reçu l’invit et ne m’attends à rien, si ce n’est à une dinguerie élégante et pensée comme d’habitude.
Mais, il se passe quelque chose de nouveau, quelque chose de saisissant dans le travail et les œuvres présentées par Nicolas et Minak.
Je vais présenter une des psy-choses. Les Migrateurs de Nicolas Mitéran.
Petites formes en procession, petites formes anodines et pas prétentieuses, longue procession, vers où ? Je me penche et je suis bouleversée. Nicolas Mitéran récupère, tissus, petits os de poulets, fil de fer et il a imaginé et conçu ces personnages dont on ne sait s’ils sont en train de commencer une épopée ou en train de l’achever.
Le vertige existentiel est dans ces bouts de rien qui font l’humanité, ces êtres qui se suivent sans être vraiment un groupe, mais une longue chaîne ; désespérante ou espérante ?
Cet entre-deux m’émeut, profondément. Agenouillée pour les observer, je mesure la peine, toute la peine des gens de peu à supporter la vie, à survivre. C’est une véritable allégorie de la survie.
C’est le dernier jour d’exposition aujourd’hui, allez-y, allez voir aussi ce tissu troué dont l’histoire poignante vous saisira comme la patiente réalisation de l’artiste.
Avec lui, écoutez l’autre artiste Minak. La femme amorce une quête vers le sens, humble et touchante ; incapable de trouver les mots, elle dessine, ne sachant pas dessiner, elle brode des formes à la poursuite elles aussi de mots…
Les mots manquent dit le titre de l’œuvre : l’expérience de la perte est celui d’un manque, l’expérience aussi d’une impossibilité à comprendre ce que l’on cherche au fond de soi. Très belle métaphore de l’autobiographie impossible.
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