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Dalie Farah -"Tant qu'il y a de la vie, il y a de l'histoire"
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« L’école d’autrefois » de Marie Agullo

L’école d’autrefois résonne comme un chant de Noël.

J’entends le bruit du parquet sous le poêle qui ronronne.

Je sens le parfum de l’encre qui fait les doigts bleus

Et la plume fine accroche le papier qui s’éclabousse.

Je me souviens des jours d’hiver,

La nuit recouvrait l’étude peu à peu,

Des matins ensoleillés, on nous laissait jouer.

Sous le préau les maîtresses se déplaçaient en ligne.

Un muret de pierre séparait la cour des filles de celle des garçons.

Leurs tabliers gris cachaient leurs genoux couronnés.

On nous donnait un verre de lait à la récré.

On  pouvait avoir un caramel pour un centime,

C’est pourquoi on marchait la tête baissée.

On achetait les bonbons en vrac et des buvards en couleur.

On voulait toujours  nous faire trouver des comparaisons :

Le vent joue avec les feuilles mortes comme le chat avec la souris.

On n’échappait pas à la forêt en automne,

On coupait la pomme pour montrer ses pépins.

On dessinait une branche de gui à Noël,

Une  jonquille au printemps avant le brin de muguet.

On faisait des frises géométriques pour décorer nos cahiers

En terminant les jours, et les jours s’écoulaient tous pareils,

La leçon de morale d’abord, une belle histoire,

La grande sœur protégeait son petit frère du train qui les frôlait,

La dictée tous les matins avant l’analyse logique,

Le calcul, la science des robinets qui fuient

Dans des baignoires qui se remplissent sans fin,

Et le train encore qui passe…

Cette fois- ci il court après l’aiguille du temps.

Les filles cousaient sur des carrés de coton de dix centimètres de côté

Le point de croix le point de tige le point de chausson.

Les chaussons s’alignaient sous les portemanteaux.

Dans la cour, l’ombre des grands marronniers

Protégeaient nos marelles d’enfants,

Saute pied, pousse la boîte de cirage remplie de sable,

Saute et glisse sur les traits sans s’y arrêter.

Et j’entends le bruit de la craie blanche sur le tableau,

Les belles lettres, les majuscules, dansent en rouge

Au-dessus de la  carte de géographie.

Notre France a quatre fleuves et son massif central.

Le grenier de la France est jaune.

C’est la France des rois et des préfectures,

La France des Fables de La Fontaine,

Et celle de Victor Hugo qui disait :

Ouvrez une école vous  fermerez une prison.

C’est l’école d’autrefois,

C’est l’école de mon enfance,

L’enfance de notre école.

Même sous les bonnets d’âne,

On trouvait des accroche-cœur.

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