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Dalie Farah -"Tant qu'il y a de la vie, il y a de l'histoire"

Un concert fraternel, joyeux, aux résonances inattendues

Kantara

violons

Au Poco Loco, ont résonné les voix et les instruments de chanteurs,
Au Poco Loco, des hommes et des femmes ont dansé
Au Poco Loco, des hommes et des femmes étaient émus
Au Poco Loco, des hommes et des femmes ont vécu l’expérience du partage.
Des femmes et des enfants qui lisent des textes, des airs qui se croisent.
Une soirée qui donne espoir et qui prouve qu’il n’est pas si difficile de partager l’humaine condition.
Bravo à tous ceux qui ont participé à cet événement !
Le groupe Atlas :
  • Hassan, au luth et au chant
  • Mustapha au violon
  • Ikbal au clavier
  • Ali aux percussions
et leurs invités
  • François Breugnot au violon,
  • Sylvie Mathé à la vielle,
  • Philippe Guidat à la guitare,
  • Nicolas Mayrand à la trompette.

Bravo aux lecteurs et lectrices et à l’aimable participation de toutes les Plumes d’ailes et mauvaises graines ! Merci à  Mamie Josiane, Aline Brachet, aux enfants Becker, Zoé et Julien, à Jules Breugnot, à Tristan Chrifi Alaoui, à Souad, à Leila Chetih, à Aude Becker, à Marie-Océane Dietz, Pascale Romagnat, Denys Couturier, Virginie Dietz, Marie Agullo, Andréas Becker, Emanuelle Lachaume, Karelle Gautron, Joël Ruth, Philippe Lachaume, Marie et Bastien Limozin, Laurent Bonal et Domice Dalbet  !

Un GRAND MERCI à Joëlle et Philippe Grand pour le prêt gracieux du Poco Loco !

Un poème de KHALIL GIBRAN merveilleusement lu par Zoé Becker, Julien  Becker et Marie-Océane Dietz

Donne-moi la flûte et chante

Car le chant est le secret de l’existence

Et le sanglot de la flûte survivra

Quand aura péri, l’existence

As-tu comme moi fait de la forêt ta demeure et déserté les palais

Suivi les rivières et escaladé les rochers

T’es-tu purifié de parfum et imprégné de lumière

As-tu bu le nectar de l’aube dans des coupes sans corps

Donne-moi la flûte et chante

Car le chant est le secret de l’existence

Et le sanglot de la flûte survivra

Quand aura péri, l’existence

T’es-tu comme moi posé le soir dans les bras de la vigne,

caressé par des grappes en or,

T’es-tu la nuit couché sur l’herbe et couvert du ciel,

Oubliant le passé et ignorant le futur

Donne-moi la flûte et chante

Car le chant est l’essence des roses

Et le sanglot de la flûte survivra

Quand aura disparu, la flamme de l’existence

Donne-moi la flûte et chante

Et oublie mal et remède

Car les hommes sont des lignes, mais écrites avec de l’eau.

Texte de Leila Chétih magnifiquement lu par l’auteure et Aude Becker

J’ai 10 ans, j’habite au bout du bout du bout du monde
là où le petit ruisseau devient torrent par nuit d’orage

J’ai 10 ans et les portes du monde viennent de se refermer.
Des murs en béton se sont dressés
Mon paysage est devenu brique rouges des toits

L’air me manque

Je suis en train de suffoquer

Un jour
une respiration,
un livre !

Une évasion dans le monde des mots

J’ai 16 ans je vais à contre courant

je rêve, j’utopise

je ne suis pas d’un clan

je suis de ce monde, d’un monde sans frontière

Et la vie suit son cours

Un jour je gravis des montagnes, un soir je glisse dans des abîmes

oh mais rien d’insurmontable, juste un trou sans fond !

Et comme par magie, des ressorts naissent sous mes pieds

je rebondis, je vais de l’avant, je zigzague parfois, même encore un peu maintenant

je respire, je souffle sur les braises de mon existence parce que la vie est belle tout simplement

de petites routes de campagne en autoroute, je chemine et grandis

J’ai 30 ans, je prends une claque quand je débarque dans un quartier tout en couacs

ce quartier pleins de vie aux multiples couleurs, aux rencontres spontanées devient pour moi comme une deuxième maison, malgré parfois les tensions

une maison où il faut savoir doser ce que je veux livrer pour mieux découvrir l’autre et être dans le vrai

J’ai 43 ans ce soir et je voulais dire j’aime toutes les femmes et les filles dont j’ai croisées un jour le regard ou le chemin

J’ai 43 ans ce soir et je ne quitte rien

Texte de Marie Agullo magnifiquement lu par Souad

C’est parce que nous devons répondre à tant de violence par la violence, que nous devons à tout prix frapper sans haine. Et continuer à apprendre, à parler, à écouter, à aimer, à rire, à chanter, à danser, à manger, à réfléchir, à travailler, avec tout le monde, ceux qui nous ressemblent et ceux que nous méconnaissons.
Alors nous pouvons convoquer tous les passeurs d’espoir. Ceux qui dans toutes les périodes troublées ont trouvé les mots qui maintiennent debout et ensemble. Je pense à tous les auteurs, les chanteurs, les poètes, les hommes et les femmes de l’Histoire, de la nôtre et de celle des autres que nous ignorons. Je pense à tous ceux connus ou inconnus qui savent parler à notre intelligence et à notre cœur. Rouvrons leurs livres, écoutons leurs poèmes, dansons leur musique, regardons leurs films, cuisinons leurs recettes. Et échangeons-les. Dans toutes les maisons il y a forcément un écran, une page, un instrument, n’importe quel objet qui fait du bien parce qu’il sert à communiquer de la tendresse et de la compréhension.
Avant d’ouvrir la porte de notre maison, surtout si nous savons bien que ça nous ne saurons pas, nous ne pourrons pas le faire, ouvrons notre esprit à tout ce qui exprime de la bonne humanité, celle qui attendrit notre cœur, fortifie notre corps et renforce notre volonté.
Je regarde aujourd’hui les colonnes de migrants. Je pense à l’exode de 40, aux balles qui sifflent dans le début du film « Jeux interdits ». Je me dis que ce sont les mêmes malheureux.
Hier, c’étaient nous. Aujourd’hui, c’est eux. Et demain ?
L’espoir, c’est de la bonne graine, celle qui fait fleurir les lendemains.

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