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Dalie Farah -"Tant qu'il y a de la vie, il y a de l'histoire"

« Quelque part en mai » par Karine Plassard

J’écris comme je vis
En respirant une fois sur deux.
La plume s’accélère
Et me laisse exsangue.
J’écris comme je ris
Ou comme je m’émeus.
Il y a quelque chose de délétère
Dans ce qui harangue.
J’écris parfois ici,
Lasse de peu,
Des mots qui s’enterrent
sous le couvercle de ma langue.
J’écris aujourd’hui
Cherchant le je
Dans le mystère
Du temps qui tangue.
J’écris ci-gît
Le sol des gueux
Sous la terre
Poussière de gangue.
J’écris ainsi.
J’écris, je vis.
J’écris aujourd’hui.
Je me sangle aux lettres et aux phrases
Dans le bavardage incessant et nonchalant de mes pensées…

*

J’ai une envie d’ailleurs
D’un nouvel air, d’un nouveau souffle.
De partir sur des chevaux à vapeur
Pour fuir la routine qui s’essouffle.
Quitter une amertume qui s’ancre au cœur.
Prendre la route, loin de ce qui embardouffle
Et avancer pas à pas dans une lueur
Qui me guide sur la mer à bord d’une rouffle.
Je tangue, je vire, chavire et m’empatouffle
Des embruns, algues collantes en sueur.
J’ai une envie d’autre
De te rencontrer, te toucher, te humer,
Sentir ta peau serrée entre deux fautres
Que je serais venue ressasser en ce mois de mai.
De saveurs métissés dans laquelle je me vautre,
Où je garde sur mes lèvres, le goût de l’amour rimé.
Car de l’ailleurs et de l’autre, ne restera
Que finalement le sentiment d’envie,
Encore d’ailleurs et d’autres que sursurra
Infiniment mon âme tant qu’elle sera en vie.

Karine Plassard

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