Le corps des femmes
Depuis quelques mois, le corps des femmes fait les grands titres des journaux.
Hurlements, exaspérations, angoisses, fascination, interrogations, doutes, peurs, psychoses, le corps des femmes focalise toutes les attentions.
Outil de propagande, d’oppression, outil de pression politique ou sociale, il est au cœur de toutes les questions éthiques, identitaires et nationales du pays.
Le corps des femmes devra-t-il porter un label comme la viande charolaise ou le poulet estampillé bio pour devenir acceptable ?
Pendant qu’on viole, mutile, rejette, frappe et tue les femmes parce qu’elles sont femmes, pendant qu’on habille, déshabille, rhabille les femmes parce qu’elles sont femmes, la condition féminine devient une condition impossible.
Pourquoi ? Parce qu’il semble qu’une femme sans étiquette n’est pas valable dans ce grand marché qu’est devenu le monde.
Elle doit être (de gré ou de force)
-
Soumise OU libre
-
Asservie OU libérée
-
Obéissante OU Rebelle
-
Silencieuse OU militante
-
Invisible OU sexy
-
Frigide OU sans complexe
-
Prude OU salope
-
et j’en passe….
Être une femme n’est plus une existence en soi mais un devoir pour l’autre.
Cet autre décide, pense, ressent, juge, agit pour elles.
Foutue Eve toujours incapable de bouffer une pomme toute seule…
Alors, le parti des femmes doit-il se résumer à un parti contre telle ou telle femme ou ne doit-il pas être un parti pour toutes les femmes ?
Dalie
Eve, le serpent et la mithocondrie.