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Dalie Farah -"Tant qu'il y a de la vie, il y a de l'histoire"
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« Arizona » par Minéraline

Ton désert m’appelle…
Dans ma tendre enfance s’est produit un cataclysme.
Cette revue nature avec ce reportage sur les déserts. Des photos. Des photos de Toi, Arizona, toi qui parmi les autres déserts étais le plus aride, le plus hostile… celui que peuplaient ces immenses cactus, monuments séculaires érigés par le vent de poussière, le soleil et la Nature.
Là j’ai compris. Du haut de mes 7 ou 8 ans, j’ai tout de suite su que notre connexion était importante, intense.
J’en ai passé des années, à me demander pourquoi. Pourquoi cette cruelle erreur d’aiguillage m’a faite naître en France, si loin de ton soleil et de ton ciel de plomb ? Moi qui rêvais de désert, de paix et de solitude, j’étais coincée au milieu des gens. Des gens tout le temps autour de moi. Du bruit. Du bitume, de la fumée d’échappement. Des limites, plein, tellement de conventions bridaient mon être fou qui ne demandait qu’à vivre…
J’ai grandi, mon attachement pour Toi aussi. Je vivais en pleine incohérence… Aussi, lorsqu’on m’a proposé de passer quelques semaines chez Toi, même sachant que ce serait l’hiver, même sachant que l’esprit paisible du désert serait dévoyé par un amas grouillant d’humains dont j’allais faire partie, même sachant que du temps pour Toi, je n’en aurais presque pas… cette occasion je l’ai saisie.
Les autochtones sont bien cachés, je n’en ai vu aucun. J’ai vu des gens d’Europe, d’Asie, d’Amérique du Sud, des Africains, des Australiens, et aussi tous ces gens qui sont venus il y a quelques siècles usurper Ta puissance et celle de Tes peuples, ces gens qui n’ont pas de mémoire.
Causants, ces derniers m’en ont un peu plus dit sur Toi. C’est que je T’ai vue sous la neige pendant quelques heures, et ça, c’est une rareté.
On m’a appris que l’hiver, c’est la saison sèche. On peut circuler en 4 x 4 dans le lit asséché des rivières. La nuit il fait très froid, il gèle. L’après-midi, on se met souvent en tee-shirt. Tes cactus sont vraiment superbes, variés, habités. Nul qui n’aie un ou plusieurs trous creusés par une petite chouette endémique du coin.
Un jour, il a plu. Le lendemain il y avait des champignons. On m’a expliqué que l’été, c’était la saison des pluies, et que tout le désert verdissait, et que tout le désert fleurissait. Observant le poudroiement du crépuscule en dégustant une Coronita avec les Mexicains, j’ai pensé à la douleur que j’allais ressentir en quittant cette terre.
Elle a été brutale et physique, cette sensation d’arrachement lorsque l’avion a décollé. Des années ont été nécessaires pour que se dissipe mon état de choc. Arizona, je T’ai vue, un morceau de Toi sera toujours gravé dans mon coeur. Et maintenant que ces années ont passé, j’ai accepté ton message.
Même si le désert recèle des trésors de paix, de contemplation et de beauté lorsque le soleil l’éclaire de ses rayons les plus puissants, il sait se ménager le temps pour accueillir la pluie, il accepte de se laisser fleurir.
Alors que j’étais figée dans ma conception d’un désert minéral, intemporel, immuable, j’accepte qu’il soit animé par une vie foisonnante d’Amour.
Arizona, je vais honorer Ton message, je vais faire fleurir mon désert.

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